Why I Hate Women

Why I Hate Women

Smog Veil / SV59CD (USA), 19/09/2006

  1. Two Girls (One Bar)
  2. Babylonian Warehouses
  3. Blue Velvet
  4. Caroleen
  5. Flames Over Nebraska
  6. Love Song
  7. Mona
  8. My Boyfriend's Back
  9. Stolen Cadillac
  10. Synth Farm
  11. Texas Overture
Textes

David Thomas : voix
Keith Moliné : guitare, basse, voix
Robert Wheeler : synthétiseurs EML, theremin
Michele Temple : basse, voix
Steve Mehlman : batterie, percussion
avec
Rodolphe Burger : stylophone (Texas Overture)
Robert Kidney : lead guitar (Love Song)
Jack Kidney : harmonica (Blue Velvet), saxophone (Synth Farm)
Andy Diagram : trompette (Mona)

Titres signés Pere Ubu.

Production : David Thomas
Ingénieur du son : Paul Hamann
Studio : Suma (Paisneville/Ohio)

Graphisme : John Thompson

Rock & Folk (Fr, n°470, octobre 2006) : "Joyau noir et incandescent et sans contexte un sommet de l'oeuvre ubuesque. Une merveille." (Gilles Garrigos)
Uncut (GB, n°113, octobre 2006) : "(un disque) qui se range à côté de leurs premiers chefs d'oeuvre".
Musikexpress (All, octobre 2006) : "Babylonian Warehouses est la meilleure chanson de Pere Ubu".
Orange County Weekly (USA, septembre 2006) : "Ce disque est une chevauchée frissonante d'un bar où "the beer don't work on me" jusqu'aux grands restaurants familiaux du Texas ... Mes compagnons Américains, réveillez-vous et réclamez votre véritable héritage !".

Enregistrement

Enregistrement aux Suma Studios par Paul Hamann.
Certaines parties ont été enregistrées à Home Page Farm, Harvest Moon, The Red Roof à Willoughby (Ohio) et à The Farm (Utica/Pennsylvanie) à différentes périodes de 2005, principalement en octobre et novembre.
L'enregistrement a été terminé le 6 février 2006 et le mixage en mars de la même année.
Le titre de travail du projet était "Electricity". On trouve parmi les collaborateurs invités Rodolphe Burger, Jack Kidney, Robert Kidney et Andy Diagram.

Michele Temple assure le lead vocal sur My Boyfriend's Back.

Le titre "Why I Hate Women" est basé sur le nom d'un roman que Jim Thomson n'a jamais écrit mais ... qu'il aurait pu.

Editions

Label Référence Pays Date Commentaires
Smog Veil SV59CD US 19/09/2006 cd
Glitterhouse GRCD 651 EU 19/09/2006 cd
cd promo glitterhouse

cd promo, Glitterhouse (2006)

cd glitterhouse

cd, Glitterhouse (2006)

cd promo Smog Veil

cd promo, Smog Veil (2006)

cd Smog Veil

cd, Smog Veil (2006)

Chroniques

Pourquoi j'aime ce disque !
30 ans de carrière, 13ème album studio. Il est indéniable qu'avec ce nouveau disque Pere Ubu continue d'avancer. Aller de l'avant était un des principes fondateurs du groupe en 1975 et il est toujours appliqué aujourd'hui. Vous êtes littéralement pris à la gorge, abasourdis, dès les premières notes du disque. Le trio synthé/basse/batterie vous saute en pleine figure dès Two Girls (One Bar). Il ne vous lâchera plus jusqu’à Texas Overture. Pas un temps mort, une présence énorme. La guitare de Keith Moliné s’impose à vous après, efficacement. Du riff étincelant de Caroleen, à la Rocket From The Tombs, au phrasé luxuriant de Mona.
Faut-il parler de David Thomas ? Est-ce nécessaire ? Cette voix sur des textes qui parlent d’amour, qui parlent de relation avec les femmes. David Thomas écrit les plus belles chansons d’amour du monde et il est temps que cela se sache !
Que puis-je ajouter ? Qu’il n’ y a aucun titre faible, que j’ai un petit penchant pour Love Song et Flames Over Nebraska, une véritable chanson populaire, mais que, demain, je pourrais citer Two Girls (One Bar), Stolen Cadillac ou encore Blue Velvet et qu’il ne vaut mieux pas parler d’après-demain.
Comprenez-moi bien, je suis un fan basique, je ne trouve aucun album du groupe mauvais, même si, en faisant un effort, je pourrais lâcher un nom sorti de la période Fontana, mais nous avons affaire là à un disque remarquable, époustouflant, extraordinaire ! Assurément le meilleur de l’ère dite moderne, probablement l’un des trois meilleurs du groupe. Merveilleux ! A jouer fort !
Charlie Dontsurf (1er octobre 2006).

R&F 470 Timonier/ vocaliste de Pere Ubu, David Thomas a toujours admiré les bluesmen, (ultra roots si possible), le rock garage, Captain Beefheart et les Stooges. Pour lui, art rime avec subversion. Depuis trois décennies, il bricole donc avec une famille de musiciens à géométrie variable une œuvre décalée, longtemps avantgardiste (post-punk et new wave avant 1977 !) et qui prend de nos jours une saveur de pertinence ultime. Comme Sonic Vouth, à force d'expérimentation, Pere Ubu a trouvé l'alchimie fragile et rare qui permet de mêler violence, déstructuration et effets tordus avec harmonies et chansons. Une écriture toute en spontanéité pourtant fruit d'une constante réflexion. Foisonnement d'idées, production riche et subtile, mais à l'opposé de la prétention néo-progressive des Mars Volta et consorts. Ici, tout reste concis, hargneux et virulent. Une espèce de blues industriel sans concession hanté par une voix torturée et somptueuse.
Top départ avec une basse trépidante et lourde, dans une ambiance très PIL - "Two Girls (One Bar)" - la tension ne retombera pas. Nombre d'atmosphères plombées, striées par le fameux synthé EML et les guitares aériennes avec, au milieu, l'explosion punk de "Caroleen", donzelle qui a particulièrement ébranlé le David. Car, par-delà le titre provoc de l'album, il s'agit bien de complaintes d'amour. Espoirs déçus, passions impossibles ou rêvées, relations intenses, l'émotion suinte sans discontinuer, "Love Song" ou "Mona" enfonçant le clou. Treizième LP studio, joyau noir et incandescent et sans conteste un sommet de l'œuvre ubuesque. Une merveille.
Gilles Garrigos, Rock & Folk, n°470, octobre 2006

Inrockuptibles 567 Le vétéran du punk américain revient - et il a envie de danser.
En 1978, le premier album de Pere Ubu s'appelait The Modem Dance. Eh oui, Pere Ubu a inventé la danse moderne, celle qui se pratique sur les cendres du punk, celle que dansent encore aujourd'hui, avec tant d'ardeur et parfois en costume d'époque, les gars de TV On The Radio ou The Rapture. Pour son nouvel album, environ le vingtième, Pere Ubu remet une pelletée de charbon dans la vieille chaudière. Et là, c'est l'explosion. Rien de poussif, de parodique ni de commémoratif sur Why I Hate Women. "Enregistrement garanti sans ironie", est-il précisé en gros dans le livret. Effectivement, Pere Ubu fait peur comme au premier jour. David Thomas, chanteur-leader historique du groupe, chante comme un phacochère aux sinus encombrés, errant dans le labyrinthe de la zone industrielle à la recherche de nourriture, ruisselant de sueurs froides. Au-dessus de lui, les synthés stroboscopiques tournent, tranchants comme des pales d'hélicoptère.
Entre orthodoxie after-punk et divagations free, Why l Hate Women est un des meilleurs albums de Pere Ubu, offert par un Père Noël descendu du ciel en passant par une cheminée jamais ramonée.
Stéphane Deschamps, Les Inrockuptibles, n°567, 10 octobre 2006

Versus 9 Il est bel et bien révolu, enterré le temps des albums à l'équilibre rompu symbolisé par la période Fontana (Cloudland et Worlds in Collision). Depuis l'excellent Raygun Suitcase (1995), soit après 20 ans carrière, Pere Ubu a retrouvé la goût de l'expérimentation subversive et triomphale, toujours animée par la passion de David Thomas pour le blues, les Stooges et Captain Beefheart. Why I Hate Women n'y fait pas exception et enfonce le clou au plus profond de ces racines.
Pas de round d'observation. « Two Girls (One Bar) » ouvre la marche avec une rythmique trépidante flanquée d'une basse impériale. Un départ canon aux faux airs de PI L, d'où se dégage également des effluves très Joy Division. En vieux briscard qu'il est, Thomas s'impose avec un naturel désarmant, traînant sa voix chevrotante à travers ce post punk déstructuré et retors. On ne pouvait rêver meilleure entrée en matière. S'ensuit la balade hantée et neurasthénique « Babylonian Warehouses » qui calme les ardeurs mais pas la tension, ici entretenue par les grésillements du fameux synthé EML de Robert Wheeler. Cette même tension se retrouve d'ailleurs dans l'ensemble de l'album, que ce soit dans le blues moite de « Blue Velvet », le punk énergique de « Caroleen » ou le rock psyché de « Love Song ». En cause, les déceptions amoureuses et autres espoirs brisés de Thomas, livrés ici sans fausse pudeur et sans détours - le titre de l'album parle de lui-même. Sujet universel abordé par un auteur singulier et hors du commun. De là naissent souvent les œuvres majeures. C'est le cas ici, incontestablement.
J André, Versus, n°9, octobre 2006

Muzik 8 Musique de colosse, les secousses de Pere Ubu sont de celles qui ont le plus ébranlé le rock. Nous manquons de place pour dresser la liste de celles et ceux qui portent David Thomas à la boutonnière. Disons, en bref, que l'esprit de Pere Ubu souffle sur Joy Division, Talking Heads et les Pixies. Déconstruction, poésie du saccage et de l'irrémédiable plainte, voix des profondeurs, rythmique jupitérienne. Faut-il rappeler que la découverte de Frank Zappa et de Captain Beefheart par David Thomas à l'âge des roudoudous équivaut à une apocalypse ?
Cette esthétique de la brisure et des envolées au-delà du delà est totalement présente sur « Why I Hate Women -. un titre emprunté à l'écrivain Jim Thompson. Guitares du futur et synthétiseurs vintage composent une ode hors du temps et c'est le triomphe de la romance noire. On est loin des temps joyeux où "The Modern Dance" (1978) pouvait passer pour un disque de fête. Mais le bel aujourd'hui est-il encore vivace ?
Guy Darol, Muzik, n°8, novembre 2006

Elegy 43 Why I Hate Women marque le grand retour de Pere Ubu, le fameux groupe de David Thomas formé en 1975 (!!!) qui faisait notamment ses premiers pas en même temps que les Dead Boys. Joy Division, Peter Murphy puis les Pixies font partie de ces artistes qui n'ont jamais caché leur passion pour le combo américain. Après les sublimes premiers albums, le passage à vide des années 80 et une poignée d'albums plus ou moins réussis dans les années 90 (avec tout de même un très bon Worlds In Collision produit par le producteur des Pixies en 1991), le groupe de David Thomas nous offre aujourd'hui un album hors pair. En l'espace de onze titres, Big David Thomas nous en met plein la vue et montre qu'il maitrise tous les genres musicaux ou presque. Et surtout, il s'amuse comme d'habitude à pervertir ses compositions de sons étranges et d'instruments incongrus et à les habiller de surc^oît de paroles empreintes d'une profonde dérision qui n'appartient qu'à lui.
Entre garage punk, blues expérimental rock avant-gardiste et fausse pop aussi déjantée qu'inimitable (rien que la voix fiévreusement habitée et au ton presque fluet de David est unique en son genre), Pere Ubu savère toujours aussi indispensable, trente ans après ses débuts. enorme !
Yannick Blay, Elegy, n°43, novembre 2006

Crossraods 47 Rolling Stone 44 Rare groupe de l'after-punk américain encore en activité, Pere Ubu reste le messager de David Thomas. Et lui ne s'est pas endormi avec le temps. Son rock complètement mutant et free (Rodolphe Burger vient d'ailleurs jouer du sax sur le morceau final) n'a pas perdu de son mordant. Titré «pourquoi je déteste les femmes» et garanti «sans ironie », ce disque déconseillé aux amateurs de ligne claire, ravive la flamme.
V.B., Rolling Stone, n°44, octobre 2006

Toujours aussi cramé, le père David Thomas, voilà qui fait plaisir à entendre ! Du vrai rock destructuré, machouillé, bariolé, déliriium trémensisé, épique qui pique, potache qui tâche. Pere Ubu est une institution. Pere Ubu n'a jamais vraiment été mort, vive Pere Ubu !.
Crossroads, n°47, octobre 2006

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